De nos enfers à notre « Ascension »

 

Ciel et enfers : Se défaire de nos représentations religieuses intérieures imprimées par le catéchisme, véhiculées par les œuvres de nombreux artistes, aussi splendides soient-elles. Nous sommes habitués au dualisme : par exemple, les images et sculptures du jugement dernier, du ciel et de l’enfer, avec force détails admirables et édifiants notamment au Moyen âge, nous font aussi sourire. Mais y a -t-il un lieu physique du « paradis » et un lieu de « l’enfer » ? certes non, nous n’en sommes plus là !

Où trouve-t-on l’enfer ? Chez les autres comme le dit Sarthe ? Pour beaucoup, c’est la guerre, la famine, l’exploitation. Par ailleurs, si l’on vit autrement qu’à la surface de soi-même, on sait bien que l’enfer est en nous, dans nos angoisses, nos pertes, nous manques, nos désirs, nos sentiments inavouables, nos culpabilités, nos mélancolies, nos souffrances nos « il faut que » etc. Les événements de la vie nous obligent parfois à descendre dans nos enfers, nos sous-sols. C’est un voyage difficile, on peut se perdre dans cette obscurité de nous -mêmes, car, tout seul, nous avons du mal à y voir clair.

Nous pouvons voir dans  l’Ascension le symbole qui rejoint celui de la « descente aux enfers » : Le Christ a vécu la trahison, l’angoisse terrible de la souffrance et de la mort ; l’enfer de l’homme, il l’a connu et il la connaît… Nous sommes parfois bouleversés de ces « bas-fonds »de notre être, qui nous effraient parfois quand nous les éclairons. Mais le Christ, avec son Amour total, nous prend comme nous sommes pour nous « élever ». Le Christ ressuscité est venu nous tirer de notre tombeau et nous a montré comment vivre notre « ascension », remontant ainsi pas à pas avec Lui, éclairés et renouvelés par Lui.

Les disciples l’ont compris peu à peu j’imagine : Jésus est en fait vivant, incroyable ! Mort à la vie humaine, mais vivant à la Vie Divine de « Celui qui Est » qu’il nomme son Père. Ils découvrent en eux leur autre dimension, la plus authentique, et qu’ils ne seront pas seuls pour la vivre : Jésus sera désormais avec eux : « Et voici que je suis avec vous pour toujours » (Mathieu 27, V 20) ; Jean nous révèle l’unité de notre nature humaine et divine : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et toi en moi. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi » (17, 20-26)

A la Pentecôte, les apôtres ont senti une Énergie nouvelle en eux (le feu c’est de la lumière et de l’énergie !). Ils ne sont plus restés « à regarder le ciel » ou terrés dans leur maison, apeurés et étriqués dans leur cœur. Ils sont sortis enthousiastes à la rencontre de tous et de toutes pour proclamer et communiquer cette Bonne Nouvelle, « le Seigneur agissant avec eux ».

« Ouvrons-nous pleinement à la descente de la lumière en nous dans cette période entre l’Ascension et la Pentecôte, c’est-à-dire allons de notre dimension spirituelle à notre dimension la plus incarnée (B. Charot).

Avec l’énergie et l’audace qui nous sont donnés, pas seulement à la Pentecôte, mais tous les jours au quotidien, nous pouvons vivre de notre dimension spirituelle, incarnés dans notre corps, nos relations, notre quotidien.

 

 

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