« Il faut qu’en toi Dieu naisse »*
Une petite histoire toute simple :
Dans une classe enfantine la catéchiste prépare avec les enfants une saynète de Noël. L’enseignante demande à un petit garçon de jouer le rôle d’un berger. “Non je ne veux pas être un berger !” Mais pourquoi, le berger a beaucoup de chance, il est tout près de l’enfant Jésus au pied de la crèche, lui répond-elle. L’enfant persiste dans son refus en pleurant : “Non je ne veux pas !” “Quel rôle veux-tu avoir ? – Je veux être l’aubergiste. L’enfant apprend son rôle au cours des diverses répétitions. Vient le jour de la représentation. Joseph et Marie arrivent à l’auberge pour demander s’il y a de la place pour eux. Sortant de son rôle et de son texte le garçon répond : “Oui, ici il y a de place pour tout le monde. Et s’il n’y en a pas, nous allons en faire.” Tout le monde a applaudi à sa réplique… “Cette innocence rappelle que Noël est la fête de tous les possibles”. (Bernard Miserez. cath.ch/mp)
L’aubergiste, c’est moi, c’est vous, c’est nous. L’auberge, c’est notre cœur, notre corps, notre âme, notre maison.
Noël, c’est tous les jours : se décentrer de nos préoccupations, faire de la place, dégager nos scories pour laisser entrer la Lumière du germe de Dieu en nous : Laissons Dieu naître en nous, lui laissant toute sa place pour qu’Il puisse grandir. “Il faut que Lui grandisse et que moi je diminue”. (Évangile de Jean ch 3, v 32…)
Et plus Il trouve en nous sa place, plus Il nous remplit de son Amour (Il s’incarne « carne » : la chair)
Nous avons oublié la force de cette parole du Christ : “Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites”. Puisqu’Il s’incarne dans l’humanité, Il est dans chacun de nos proches, et dans tous les hommes ; par nous, cela peut se concrétiser par l’écoute, la solidarité, l’accueil, l’attention à l’autre…
“Que cette naissance se produise toujours, à quoi cela me sert-il si elle ne se produit pas en moi ? Qu’elle se produise en moi, c’est cela qui m’importe” (Saint Augustin)
“Nous pouvons toujours être quelques spectateurs de plus à la crèche, ranimant la flamme de nos souvenirs d’enfance. Mais ce que le Christ cherche et appelle, c’est une nouvelle naissance à Dieu, aux autres et à soi-même”. Bruno Chenu (« Foi plume », Bayard Éd. /Centurion)
Arrête ! Où cours-tu donc ?
Le Ciel est en toi : chercher Dieu ailleurs
C’est le manquer toujours…
Tu n’es pas hors de Dieu, Dieu n’est pas hors de toi :
Tu es son éclat, Il est ta lumière.
Agrandis ton cœur, Dieu y entrera….
Tu dois être son royaume, Il veut être ton Roi.
Angelus Silésius XVII
“Croire qu’un Être qui s’appelle Amour habite en nous à tout instant du jour et de la nuit, et qu’il nous demande de vivre en société avec Lui… Cela élève l’âme au-dessus de ce qui passe, de ce qui broie, et la fait reposer dans la paix des enfants de Dieu”. (Sainte Élisabeth de la Trinité)
Super l’histoire du petit garçon ! Une jolie ressource pour raconter pendant la veillée de Noël.
Merci !
Denis et Claude